La découverte des grès japonais et, plus particulièrement des Chawan, bols à thé, est à la base du renouveau de la céramique à la fin du XIXe siècle en Europe. Celle-ci a été un réel choc pour les artistes car son esthétique de « l'imperfection » est à l'opposé de la céramique européenne de l'époque. Elle a permis aux céramistes français puis belges de se libérer des conventions historicistes. Le caractère artisanal et unique de ses objets d'art était en accord avec les fondements de l'Art nouveau et un moyen de s'opposer à l'art industriel.

Les artistes français tels que E. Chaplet, J. Carriès, A. Dalpayrat ont ouvert la voie. Leurs recherches les ont menés à expérimenter les émaux et les formes, à l'exemple des maîtres-potiers japonais. Leurs œuvres ont notamment été exposées aux Expositions universelles, au Cercle des XX et au salon de La Libre Esthétique à Bruxelles.

Les artistes belges comme A. W. Finch, O. Coppens et A. Craco se lancent dans la céramique sous l'influence des idées Arts and Crafts. Ils trouvent dans l'œuvre des céramistes français et japonais un exemple à suivre. Leurs techniques et leurs conceptions esthétiques sont à la fois personnelles et d'un esprit proche des Chawan.

L'exposition sous le titre Modernista : Gaudí et ses contemporains dans la Barcelone d'aujourd'hui sera ouverte au public jusqu'au 28  février 2010 à The Lighthouse à Glasgow.  Architecture and Design-Scotland, l'organisation qui a récemment pris la direction de The Lighthouse, a été le promoteur principal de cette exposition, avec le soutien de Clydesdale Bank. L'Institut du paysage urbain de Barcelone a également participé au projet, dans une coopération bilatérale entre deux membres de la Route européenne de l'Art nouveau.

L'exposition est, en grande partie, une œuvre d'auteur et reflète la perspective personnelle de Michael Thomas Jones, un jeune photographe écossais diplômé de la Glasgow School of Art.  Jones s'est proposé de capter la vie quotidienne du Modernisme barcelonais, en portant une attention spéciale aux personnes qui vivent et qui travaillent dans les œuvres architecturales de Gaudí et d'autres maîtres du Modernisme. Avec le soutien de l'Institut du paysage urbain -qui dirige la Route Art nouveau de Barcelone depuis 1997-, le photographe a pu accéder aux recoins les plus cachés des édifices et pendant tout le mois où il s'est consacré à cette tâche, il est arrivé à connaître et à établir une relation personnelle avec de nombreuses personnes qui y habitent.

Il en résulte une collection de photographies surprenantes, où Jones ne fait aucune concession aux préjugés esthétiques ; au contraire il permet aux contrastes et aux contradictions d'affleurer sur le devant de la scène. C'est ainsi que sont révélées les façades postérieures, occultes, de monuments du Patrimoine mondial, pleines d'appareils d'air conditionné ou des belles portes en fer à côté d'enseignes de magasins modernes, anodines et impersonnelles. On peut dire que l'exposition de Jones dévoile le Modernisme barcelonais comme il n'avait jamais été montré auparavant dans aucune exposition, ni évidemment dans les livres illustrés d'images de carte postale, et qu'il a sans aucun doute capturé le Modernisme barcelonais tel que les Barcelonais le vivent vraiment au jour le jour.

Le catalogue de l'exposition, cofinancé par Glasgow et Barcelone, inclut une présentation de David Mackay, architecte écossais établi à Barcelone.

Le Musée des Arts appliqués à Budapest présente « Muguets surgis d'une roche nue ». Styliciens hongrois de meubles Art nouveau, une exposition portant sur le mobilier Art nouveau (1896-1914) qui commence avec l'Art nouveau hongrois et comprend les plus importants styliciens du style Ödön Lechner. Ses dessins pour les meubles originaux du musée sont exposés, ainsi que les fauteuils conçus par Marcell Komor pour l'hôtel de ville de Subotica et de magnifiques dessins de meubles exécutés par Ödön Faragó pour la galerie de la reine Elisabeth au château de Buda.

De nombreux styliciens Art nouveau hongrois étaient en accord avec les tendances internationales du nouveau style et les œuvres de Frigyes Spiegel, Pál Horti, József Rippl-Rónai ou de maîtres hongrois inconnus montrent des influences de l'Art Nouveau français, du Jugendstil allemand, de la Sécession viennoise et des Arts & Crafts britanniques. Le musée commémore également l'Atelier Gödöll? Arts & Crafts, avec ses principales figures et disciples - Ede Toroczkai Wigand, Aladár Körösf?i Kriesch, Béla Pálinkás ou Károly Kós - qui s'étaient engagés à trouver une "source pure", qu'ils découvrirent dans l'art populaire, ce qui explique pourquoi un style national apparut plus fidèlement dans leurs œuvres que dans celles de Lechner.

L'exposition s'achève sur les précurseurs des tendances qui voient le jour entre les deux guerres mondiales, avec les styliciens Art nouveau tardifs qui précédèrent l'Art Déco et d'autres mouvements modernes, où se détache le travail de Béla Lajta, qui dessina les meubles pour le magasin de musique Bard dans le style Art nouveau hongrois, les chaises pour l'Institut des non-voyants, où il utilisa des formes de l'art populaire hongrois et l'École de Commerce de la rue Vas dans son propre style qui allait déjà dans le sens de l'Art Déco. Des pièces de Lajos Kozma, József Vágó, Miklós Menyhért ou Dénes Györgyi montrent aussi les traits caractéristiques de l'Art nouveau tardif.

L'exposition inclut environ 100 pièces de mobilier de musées hongrois et étrangers, ainsi que 120 photos, plans et dessins d'archives.

L'œuvre sociale de la Caixa Catalunya transportera le visiteur à l'une des époques les plus fertiles de la culture et de l'art de la Barcelone de la fin du XIXe siècle, alors que la ville était la scène privilégiée du Modernisme.

L'exposition présente 90 œuvres d'artistes du Modernisme catalan, tels que Gaudí, Domènech i Muntaner, Josep Llimona, Eusebi Arnau, Pablo Gargallo, Santiago Rusiñol, Ramón Casas, Isidre Nonell, Joaquim Mir, Miquel Utrillo, Josep Clarà, Alexandre de Riquer, Lluís Masriera, entre autres. Les œuvres, des peintures, des sculptures, du mobilier et des objets d'arts décoratifs, proviennent toutes du fonds du Museu Nacional d'Art de Catalunya.

Les dernières recherches menées à bien par l'Institut Mathildenhöhe de Darmstadt résultent d'une grande rétrospective sur l'œuvre de Joseph Maria Olbrich qui sera inaugurée à Darmstadt au début février 2010. L'exposition, intitulée Joseph Maria Olbrich 1867-1908, Architecte et créateur de la première modernité, a pour conservateur le Dr. Regina Stephan, professeure d'histoire de l'architecture à l'Université des sciences appliquées de Mainz, en collaboration avec le Musée Leopold de Vienne.

Les experts de l'œuvre d'Olbrich considèrent qu'il est le grand modernisateur du monde et des styles de vie, mais sa mort prématurée et la destruction de beaucoup de ses œuvres pendant la seconde guerre mondiale expliquent pourquoi sa production n'a peut-être pas eu le même impact au niveau international que celle d'autres artistes de son époque, comme Henry van de Velde, Josef Hoffmann or Peter Behrens. C'est pourquoi les instigateurs de l'exposition et du catalogue cherchent à fournir au public en général des informations sur l'importance du legs artistique de Joseph Maria Olbrich aux alentours de 1900, à Darmstadt et dans d'autres villes comme Vienne ou en Rhénanie.

Cette grande rétrospective a été rendue possible grâce aux dernières recherches qui ont été menées à bien sur ce grand architecte et designer, surgies de l'intérêt créé pendant les conférences internationales organisées par Mathildenhöhe-Darmstadt à l'occasion du centenaire de la mort de J. M. Olbrich (voir coupDefouet nº 11).  L'exposition comprend des reconstructions des projets d'Olbrich grâce à des esquisses originales, des modèles, des photographies historiques et de nombreux objets de différents domaines comme le design, les meubles, les arts textiles et l'artisanat.

L'exposition, ouverte au public du 7 février au 24 mai 2010 à l'Institut Mathildenhöhe de Darmstadt, comprend des journées pour les familles du 20 au 25 avril, avec un itinéraire de jeux spéciaux pour les enfants le 25 avril.

Dans le cadre des actions du nouveau projet "Art nouveau et écologie", le Réseau Art nouveau Network organise une série de cinq Laboratoires historiques avec le soutien du Programme culturel 2007-2013 de l'Union européenne.

Le premier laboratoire aura lieu à Terrassa le jeudi 3 juin 2010 et traitera du thème L'herboristerie Art nouveau.

L'acte aura lieu au Museu Nacional de la Ciència i la Tècnica de Catalunya (mNACTEC).

Nous joignons le document avec l'information de cette journée et le bulletin d'inscription que vous devrez faire arriver à l'adresse de courriel: museudeterrassa@terrassa.cat avant le 27 mai.

L'activité est gratuite mais l'inscription préalable est nécessaire. Une traduction simultanée est prévue en français, en anglais et en catalan.

Programme ( Catalan- Français- Anglais)

L'Art Nouveau se présente à juste titre comme une rupture avec les styles du passé en vue de promouvoir un cadre de vie "moderne" fondé sur le renouvellement des formes et décors. Du point de vue de la réalisation en revanche, et cela en dépit de ses aspirations sociales, il s'inscrit dans la tradition de recherches techniques souvent onéreuses qui firent le renom des industries de luxe françaises tout au long du XIXe siècle jusque dans les premières années du XXe.

Les objets ainsi que les dessins préparatoires présentés dans cette exposition témoignent du raffinement de l'art de vivre atteint durant cette période par les manufactures et les créateurs français.

L'exposition présente les œuvres essentielles des maîtres préraphaélites Dante Gabriel Rossetti, William Holman Hunt et Sir John Everett Millais.

Juin flamboyant, de Frederic Leighton, une des toiles les plus célèbres de l'histoire de l'art, et cinq œuvres principales, en partie monumentales d'Edward Burne-Jones, constituent le point fort de cette exposition. Avec le soutien du jeune Rossetti, William Morris, Walter Crane et Burne-Jones créèrent une succession de peintures d'après la légende d'Arthur de Thomas Malory. Trois œuvres créées par Burne-Jones en rapport avec cette initiative -dont une de plus de six mètres de large- peuvent être admirées dans cette exposition du Belvedere, ainsi que sa toile La belle au bois dormante, achevée en 1873.

L'exposition contient une collection de toiles qui datent des débuts des Modernes qui, jusqu'à aujourd'hui, a peu attiré l'attention en Autriche et qui permet une exploration des mondes picturaux de quelques-uns des principaux partisans du préraphaélisme et des principaux sujets traités à la fin du XIXe siècle.

L'expert picassien Pierre Daix a écrit que l'artiste catalan Santiago Rusiñol avait joué un grand rôle dans la formation du jeune Picasso. L'exposition aspire à étayer cette affirmation et à consigner les éléments d'influence et de confluence entre les deux personnages à partir d'une lecture comparée, aussi bien des aspects iconographiques que biographiques.

Organisée conjointement par le Musée Picasso et le Cau Ferrat de Sitges, l'exposition permettra pour la première fois de visualiser les fortes connexions entre les deux artistes à partir des thèses développées par le commissaire Eduard Vallès dans son ouvrage récent Picasso i Rusiñol. La cruïlla de la modernitat (Picasso et Rusiñol. Le croisement de la modernité) (Consortium du Patrimoine de Sitges, Barcelone 2008).

Les deux artistes se croisèrent à un moment où leurs carrières respectives étaient en transition : Picasso sortait de la tutelle académique -celle de son père et des écoles des Beaux-Arts- et Rusiñol était un artiste consacré, mais il n'était plus la référence de modernité qu'il avait été jadis.

Lorsque Picasso arriva à Barcelone, Rusiñol était un des artistes les plus reconnus. En ce sens, certains thèmes qu'aborda le jeune Picasso avaient pour origine des propositions dont Rusiñol avait été le pionnier. Picasso réalisa certaines versions de quelques œuvres de Rusiñol et démontra ainsi le suivi qu'il faisait de son œuvre. La grande attraction que Picasso sentit pendant toute sa vie pour l'œuvre d'El Greco commença justement, à l'époque où Rusiñol prit la tête de la revendication de sa figure. Rusiñol fut aussi un des premiers collectionneurs d'œuvres de Picasso et par conséquent, un des premiers à se rendre compte de sa valeur. Certaines de ces œuvres sont conservées au Cau Ferrat de Sitges, le musée particulier créé par Rusiñol et que Picasso visita à plusieurs reprises, aussi bien dans sa jeunesse qu'à l'âge mûr. De fait, pendant les années 1960, Picasso exécuta des illustrations libres peu connues de l'œuvre la plus célèbre de Rusiñol, L'auca del senyor Esteve, illustrations qui feront également partie de cette exposition, démontrant ainsi que le lien entre les deux artistes perdura au-delà des années barcelonaises de Picasso.

Le photographe écossais Michael Thomas Jonas dresse le portrait du Modernisme barcelonais tel qu´il est, sans dissimuler ses contradictions et sans faire de concessions à l´esthétisme. Le Modernisme tel qu´il n´a jamais été montré dans une exposition dont les protagonistes sont les personnes qui aujourd´hui vivent, ou travaillent, dans les chefs-d´œuvre de Gaudí et des autres architectes catalans.

L´exposition Gaudí et ses contemporains dans la Barcelone actuelle est une initiative conjointe de l´Institut del Paisatge Urbà de la municipalité de Barcelone et d´Architecture and Design Scotland du gouvernement autonome écossais. Après avoir été présentée à Glasgow pendant les premiers mois de 2010, elle arrive finalement à Barcelone et sera exposée au pavillon Sant Salvador de l´Hospital de Sant Pau à partir du 24 avril jusqu´à la fin de l´été prochain.

Évènement spécial pour lancer la nouvelle exposition européenne d'Art nouveau numérique.
La présentation par le Prof. Dr. Werner Adriaenssens, Commissaire au Musées royaux d´art et d´histoire pour les Arts décoratifs du XXe siècle, aura lieu au Centre Belge de la Bande Dessinée à 15h.

Le colloque international "Perception de l'Art nouveau" propose un bilan historiographique de l'Art nouveau depuis son essor de 1880 à 1920, qui lui valut tant d'admirateurs que de détracteurs, comme en témoignent les textes et caricatures d'époque, jusqu'à sa redécouverte par les artistes et intellectuels de 1930 et 1950, et sa revalorisation économique et touristique actuelle.
Cet événement est labellisé dans le cadre de la présidence belge de l'Union européenne (programme en cours d'élaboration).

Au mois d´octobre, la Neue Galerie New York présentera la plus grande exposition d´un musée jamais tenue aux Etats-Unis et exclusivement consacrée aux cartes postales produites par le Wiener Werkstätte. Les œuvres de l´exposition proviennent exclusivement de The Leonard A. Lauder Collection et cela coïncide avec le don fait à la Neue Galerie de près de 1.000 cartes postales produites par cette firme entre 1907 et 1920.

Cette exposition de petit format est présentée dans le cadre d´un programme de rénovation des approches de la collection du Musée, comme une exploration autour de l´œuvre Science et charité peinte par Picasso en 1897. Il s´agit d´une œuvre essentielle dans l´étape de formation de Picasso, dont le thème se place dans le réalisme social, tellement présent dans les cercles plus conservateurs de la deuxième moitié du XIXe siècle et qui suit la tradition des œuvres présentées dans les expositions des Beaux-arts de la dernière décennie de ce siècle.